jeudi 2 avril 2009

Le plat du jour du mois d’avril : MINA MAY, « Evil Sons » (extrait de « Skylarking », Silverstation Records, sortie septembre 2009)…



Ta seule option musicale potable dans le sud est de la France quand tu as 16 ans en 1994 c'est d'avoir pu voir Nirvana au Zenith de Toulon quelques mois avant que plus personne n'ai cette possibilité.
Trainer sur la plage en tongs, boire des cafés, et te taper Boyz 2 Men et Ace Of Base à tous les coins de rue, ça c'est ton quotidien d'adolescent.

Dans ce contexte rencontrer d'autres locaux fan de Syd Barret, Robert Fripp, King Krimson, Brian Eno, David Bowie et Dire Straits ça relève autant de l'improbable que la mutation d'une molécule organique post big-bang vers un superbe être humain stressé à mort par le décrochage chronique de sa connection haut débit quelques milliards d'années plus tard.

Pourtant c'est bien dans cet environnement hostile que MINA MAY s'est formé au moment du passage à l'an 2000.
Nourris par le spectre du génie inutile, sans autre ambition que de satisfaire une addiction psychotique à la création et à l'expérimentation. Hors contexte, sans repères, voir repliés sur eux même, les compères ont oeuvré dans l'ombre durant des années, après le boulot, le week-end, pour le plaisir, par besoin, presque dans le secret.

Puis un jour de 2008, après plusieurs longues années d'une gestation chaotique, MINA MAY a décidé de partager son trésor en offrant à leur cercle confidentiel (des acquis à leur cause) leur premier disque. Une gifle cinglante décomposée en 10 mouvements, où chaque détail s'acharne à embellir le travail d'un orfèvre patient, qui travaille pour la postérité. La fixation de leur musique sur du plastique apparaît cependant presque anecdotique pour ceux qui ont eu l'occasion de vivre l'expérience sonore en direct.

Décidé à finalement ne rien faire comme tout le monde, lassé d'un environnement sclérosé et finalement insignifiant et sans conséquence, MINA MAY s'envole peu après la sortie de son disque en France au dessus de l'atlantique pour rejoindre Montréal ; pour se réinventer et poursuivre une expérience atypique hors des sentiers rabattus mais qui côtoie désormais le mystique.

Et pendant ce temps là sur la côte on attend impatiemment de pouvoir enfin ressortir les tongs.

http://fr.myspace.com/minamaymusic

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